Havila & les magnifiques aurores boréales

Récit de voyage du 27 février au 10 mars 2022                        

LES FJORDS DE NORVEGE

Le 28 février j’ai eu l’honneur d’accompagner une nouvelle fois cette merveilleuse croisière sur le MS/CAPELLA de la compagnie HAVILA. Une nouvelle compagnie maritime qui remplace désormais 4 bateaux de la célèbre ligne HURTIGRUTEN. Mais les trajets et les temps d’escales restent absolument identiques

A l’origine, la ligne Hurtigruten (traduction : route rapide) fut créée afin de permettre le ravitaillement des nombreux villages portuaires situés au fin fond des fjords, leur livrant des aliments, du matériel de construction, des fournitures diverses et, en profitant en même temps, d’y acheter des produits locaux (cabillaud et autres poissons, baies) et de fonctionner comme service postal. En effet, au 19^ème siècle, il n’y avait ni ponts et encore moins d’aérodromes. Et les routes sont enneigées durant une bonne moitié de l’année, rendant la circulation difficile, voire impossible.

A fil des dernières décennies, l’infrastructure s’est bien sûr améliorée et la compagnie a transformé sa flotte en agréables bateaux de croisière. Depuis fin 2021, la compagnie HAVILA (dénommée aussi Kystruten (traduction : route côtière) assure également cette ligne. Avec un petit plus : cabines plus spacieuses, décor plus contemporain et une avancée technologique et écologique.

Les piles à combustible offrent une solution optimale pour ce type d’application maritime et sont idéales pour une utilisation en combinaison avec des solutions de batterie. Ces navires disposent de l’espace disponible pour le stockage d’hydrogène et peuvent facilement être ravitaillés en carburant lors de l’un de leurs nombreux arrêts. Lorsqu’ils pénètrent dans les fjords, ils peuvent fonctionner de manière entièrement électrique pendant une longue période, sans émettre autre chose que de l’eau. 

Bref, voici pour la partie historique et technique. Arrivons-en maintenant à notre croisière ! 42 sympathiques passagers qui découvrent avec joie que nous ne devons plus nous soumettre à un contrôle sanitaire au terminal portuaire, que le port du masque n’est plus imposé (ni à bord, ni à terre) et que les journées rallongent. Eh oui, après la phase nocturne (octobre – mars), le soleil s’active : il devra bientôt « travailler » H24 pour offrir le célèbre « soleil de minuit qui persiste dans le ciel entre mi-mai et mi-août). Ainsi, en arrivant à Bergen, nous avons pu profiter d’une intéressante balade guidée dans le pittoresque quartier de Bryggen avec ses maisons en bois. Et, contrairement à l’habitude, il ne pleuvait pas. Tous ces éléments étaient donc un bon présage pour une croisière réussie.

Nous nous installons dans nos cabines et filons droit au restaurant où nous découvrons les cartes de menus : nous avons l’embarras du choix ! une dizaine d’entrées, autant de plats à base de viande et surtout de poissons/fruits de mer (sans oublier la douzaine de mets végétariens et vegan), plusieurs desserts. Et pendant que nous commençons le souper, notre bateau lève l’ancre à 20h30. Et là : Aïe, aïe, aïe, la mer commence à s’animer et s’y obstinera durant toute la nuit

Certains d’entre nous éprouvent ceci comme un tendre bercement, d’autres apparaîtront un peu pâles au petit-déjeuner du lendemain (nous n’avons pas tous le pied marin) mais la mer s’est calmée et la météo nous sourit en arrivant à Ålesund, notre première escale, Nous y restons toute la journée : certains en profitent pour participer à 1 excursion, d’autres choisissent d’explorer par leurs propres moyens cette sympathique ville.

Ainsi se poursuit la croisière : nous avons chaque jour 1 longue escale de plusieurs heures, durant laquelle les passagers peuvent se joindre à une excursion où aller se balader, faire un peu de shopping (il faut bien rapporter quelques souvenirs). Durant les premiers jours le ciel est couvert mais il ne fait pas froid. La météo change au fur et à mesure que nous naviguons vers le Nord : les températures baissent, le soleil se risque – timidement, soit, mais suffisamment pour nous permettre d’admirer les majestueux paysages côtiers tout en étant confortablement installés dans l’un des lounges du pont 6 ou 9

Nous passons le cercle polaire le 4 ème jour : cet événement s’arrose, dans tous les sens du terme : Sur le pont, l’équipage organise une animation durant laquelle nous pouvons nous faire baptiser, non pas avec de l’eau bénite mais avec une bonne louchée de glaçons déversée dans notre col (Gla, gla, gla). Pour nous réchauffer, nous recevons un shot d’Aquavit (eau de vie norvégienne)

Et à cette latitude, il y a aussi les premiers flocons de neige qui tourbillonnent. C’est féérique mais nous prions tous pour que le ciel se dégage afin que nous puissions enfin voir…. LES AURORES BOREALES… nous nous impatientons, commençons à douter quand…. Soudain, alors que nous sommes déjà au lit, la voix du capitaine retentit aux alentours de minuit sur les ponts et dans les cabines : « Aurores boréales droit devant ! » Et là, c’est l’euphorie, le rush vers le pont supérieur. Nous enfilons nos tenues de ski par-dessus nos pijamas, armés d’appareils photo (même de trépieds), de téléphones. On entend des « Oh » et des « Ah ». Certes, elles sont un peu blafardes, mais nous en verrons d’autres et ce, 3 soirs de suite. Jusqu’à notre arrivée au Cap Nord.

Nous arrivons le 6^ème jour à Honnigsvag sous un grand soleil et plusieurs mètres de neige (ce n’est pas encore le printemps, ici) et pour rejoindre le Cap Nord, notre bus est précédé d’un chasse-neige ! Nous avons atteint le bout de l’Europe et admirons l’océan arctique depuis cette célèbre plateforme.

La croisière se poursuit jusqu’à Kirkenes, à 500 mètres de la frontière russe. Bien sûr, nous ne nous rendrons pas en Russie, surtout pas dans les conditions actuelles, mais ce n’était de toute façon pas prévu dans le programme.

Depuis là, nous entamons le trajet retour. Avec plein d’autres escales, plein de belles excursions. Il y en a pour tous les goûts : certains font une balade avec des chiens de traîneau, d’autres avec des attelages de rennes ; pour les amateurs de poissons, il y a la pêche au crabe royale (avec dégustation, bien sûr). Sans oublier la visite d’un hôtel de glace dans lequel tout est en glace (les lits, les meubles, les décors) ou d’une ferme d’élevage de saumon.
Nous tombons sous le charme des îles Vesteralen et Lofoten, visitons la charmante ville de Tromsø avec sa cathédrale arctique, faisons une randonnée en raquettes ou de la moto-neige.

Entre deux, les participants échangent leurs photos et leurs impressions autour des repas.

Ces repas qui rythment nos journées. A l’unanimité, nous mangeons trop : des ragoûts de renne, des coquilles Saint-Jacques, du cabillaud sous toutes ses formes, des moules et du saumon, du filet de bœuf pour les carnivores, des légumes, des desserts à tomber raide, Il est vrai que nous sommes gâtés par tous ces délicieux plats, savoureux et très joliment présentés, et uniquement des produits locaux et absolument frais – même si une personne m’a confié qu’elle regrettait qu’il n’y a pas de spaghetti au menu (sic) !!!

Ces 12 jours passent à la vitesse grand V et nous voici soudain de retour à Bergen : nous pouvons quitter nos anoraks, nos bonnets : il y règne une douceur printanière, un avant-goût de ce qui nous attend en Suisse. Les vols sont à l’heure, nous profitons de l’escale à Amsterdam pour prendre mutuellement congé les uns, des autres, d’échanger encore nos coordonnées et atterrissons à 22 :40 à Genève (ce qui permet encore à la plupart des clients de regagner leur chez-soi le soir même)

Je vous souhaite un bon début de printemps et serais ravie de vous revoir un jour sur une autre croisière (en Croatie, par exemple ?) ou au Cap Nord avec le soleil de minuit ?

Ou ailleurs dans notre BELLE Europe

Christiane