Du lac des Quatre-Cantons au lac d’Iseo avec Eliane Aeschbacher

Du lac des Quatre-Cantons au lac d’Iseo

C’est dans une atmosphère de début d’automne que nous sommes partis de Genève. Quelques légers bancs de brouillard donnaient le ton. Les vignobles du Lavaux n’avaient pas encore viré aux teintes dorées, mais leur présence devant le lac Léman et les Alpes rendait la perspective majestueuse. Plus loin, les bancs de brouillard jouaient à cache-cache avec les crêtes bordant le lac de la Gruyère. Puis vint le stratus sur le plateau. Heureusement, à l’approche du lac des Quatre-Cantons les trous de ciel bleu prenaient petit à petit le dessus, à tel point qu’il a fallut mettre les lunettes de soleil sur les quais de Brunnen.

Tout le monde embarqua sur le petit dernier de la flotte, le « Diamant ». Bateau aux lignes épurées, et aux gigantesques baies vitrées. La croisière sur l’Urnersee, la partie la plus au sud du lac des Quatre-Cantons, nous mena jusqu’à Flüelen. Ce fut l’occasion de revoir l’un des sites les plus importants et les plus connus de l’histoire de la Suisse : la prairie du Grütli (ou Rütli), rare espace de prairie le long de la rive du lac présentant plus souvent d’impressionnantes falaises.

Les conditions météo étant optimales, Julio, notre chauffeur, nous conduisit jusqu’au Tessin en passant par le col du Gothard, nous permettant ainsi de découvrir de nouveaux splendides paysages tout en croisant régulièrement le tracé historique de la route du col, avec ses beaux ponts en pierre et ses impressionnants virages en lacets.

Après quelques averses et bouchons, nous arrivâmes à l’hôtel près de Brescia.

Une bonne nuit de sommeil plus tard et nous voici en route pour la découverte du lac d’Iseo, dans la région de la Franciacorta. Notre guide Susanna nous fait découvrir la ville d’Iseo, en empruntant stratégiquement des chemins évitant le marché, ne voulant pas prendre le risque de perdre quelques personnes en route. Nous longeons les bords du lac et apprécions les maisons colorées qui le bordent ainsi que la vue sur l’île de Monte Isola que nous découvriront plus tard dans l’après-midi. Notre tour de ville se termine par la visite de l’église paroissiale d’où nous nous rendons à la gare pour embarquer dans le train des saveurs.

Une fois installés dans le wagon, à l’agencement surprenant, nous dégustons une assiette de fromages et charcuteries locales, accompagnée d’une coupe de vin pétillant, issu d’un processus de vinification identique au Champagne, le Franciacorta. Le train nous emmène alors jusqu’à Pisogne, tout au nord du lac d’Iseo. Trois activités sont alors envisageables : déguster un nouveau verre de Franciacorta sur une terrasse, déambuler dans les allées du marché, ou suivre Susanna pour découvrir l’église Santa Maria della Neve. À l’heure du rendez-vous pour remonter dans le train, chacun avait trouvé son bonheur. Personnellement, accompagnée d’une dizaine de voyageurs, j’ai découvert les fresques de Girolamo Romanino dans l’église. Susanna nous a expliqué que ce grand artiste avait fait le choix de représenter les visages des habitants de Pisogne sur toutes les fresques, ce qui explique que le visage de Jésus ou de Marie par exemple est différent d’un tableau à l’autre, bien que peint par le même artiste au même moment.

De retour à bord du train des saveurs, deux vins rouge accompagnèrent les plats, et une grappa marqua la fin du repas de dégustation.

Peu avant Iseo, nous embarquâmes sur un bateau qui nous mena au charmant village de Peschiera Maraglio, sur l’île de Monte Isola. La douceur du climat, les charmantes ruelles, les bougainviliers en fleur, les terrasses accueillantes et le doux ressac de l’eau rendirent cette escale enchanteresse.

Nous voici déjà rendus au dernier jour d’excursion, mais pas le moindre : visite de Sirmione et de Garda au bord du lac de Garde. À notre arrivée à 09h15, Sirmione se réveille, tout est calme, les terrasses accueillantes servent quelques petits-déjeuners, les marins astiquent leur bateau. Nous avons presque trois heures pour découvrir, chacun selon son rythme et son envie, cette splendide presque’île. Nous nous croisons à la plage, tout au nord, dans l’église Santa Maria Maggiore, devant l’étal d’une boutique, sur la terrasse d’un bistrot. Puis l’heure de la pizza sonne, il faut maintenant trouver son chemin à travers la foule arrivant à Sirmione pour retourner jusqu’au restaurant.

C’est le ventre plein que nous remontons à bord du car. Julio nous conduit, en passant à travers les villages du sud-est du lac jusqu’à Garda. Les familles italiennes et les touristes sont encore attablés sur les terrasses des restaurants faisant face au lac, à l’ombre de beaux arbres. Le petit train touristique emmène certains de nos voyageurs jusqu’aux plages, plus au nord. Le quartier historique est constitué de petites ruelles avec de très nombreuses échoppes, les unes offrant de l’huile d’olive de la région, d’autres des sacs en cuir, d’autres encore de doux pulls. Plus bucolique, nous sommes quelques-uns à avoir découvert le parc à côté de la villa Albertini ; joli chemin nous emmenant en zigzagant jusqu’à une tour et un petit lac, propices à la contemplation. C’est dans une atmosphère estivale que nous avons terminé notre journée à Garda.

Le lendemain matin, c’était déjà le moment de reprendre la route du retour. L’ambiance à bord du car était fidèle à ce qu’elle a été durant tout le voyage : pleine de bienveillance et de joie de vivre. Merci à vous toutes et tous d’avoir enrichi le voyage !