Bernina & Glacier-Express avec Christine Seuret

Bernina & Glacier-Express avec Christine Seuret

Le voyage vers les trains légendaires du Glacier Express et Bernina Express commence au petit matin à Genève, pour réunir peu à peu tous les participants motivés à découvrir un canton un peu méconnu car très loin de la Romandie : les Grisons.

Dès le passage de la frontière de ce canton montagnard et agricole, nous retrouvons un personnage très célèbre et représentatif de l’image que la Suisse a pu donner durant de longues années : Heidi ! Et si nous ne côtoyons cette figure nationale que durant le temps d’un repas, elle nous prépare à ces paysages de montagnes si chers au cœur de Johanna Spyri qui a donné vie à cette petite fille.

Davos est une petite ville, réputée pour l’organisation du WEF, rencontre au sommet qui la fait vivre depuis des années, mais c’est bel et bien notre hôtel « Sporthotel Central » qui nous présentera l’histoire la plus vivante. Du moulin « Tobelmühle » antérieur à toute urbanisation du coin et offrant 2 chambres à des hôtes de passage à l’hôtel très moderne reconstruit après un incendie en 1980, c’est 150 ans d’histoire qui nous attendent en images dans le hall de ce bel hôtel tenu par 5 générations familiales. Sa gastronomie nous ravit dès le premier soir, et nous met en joie pour la suite du programme.

Comme son nom ne l’indique pas, le Glacier Express est le train le plus lent au monde, avec un total de 291 km parcouru de Zermatt à St-Moritz en 8h00 environ, et a un nom quelque peu trompeur, puisque depuis sa construction en 1930, le Glacier du Rhône qui le lui a donné a quelque peu fondu, et qu’à part quelques taches glaciaires, les glaciers ne nous sautent pas aux yeux. Mais le paysage se déroule de façon très bucolique, et le passage dans le Grand Canyon de la Suisse, les Gorges du Rhin, laissent place à un magnifique paysage agricole et très vert, au fond duquel le Rhin se réduit progressivement à un tout petit ruisseau. Le viaduc de Landwasser, emblématique de la ligne, reste impressionnant avec sa hauteur de 65 m. La météo nous est favorable encore durant un moment agréable à Andermat nous permettant de nous restaurer et d’admirer quelques belles maisons. Le petit village n’est heureusement pas touché par les immenses transformations qui ont propulsé Andermatt dans le giron de l’américain Vail Resorts, comprenant une station de ski et un nombre impressionnant de nouvelles résidences et hôtels 5 étoiles construits ou en construction sur l’impulsion de de l’Egyptien Samih Sawiris.

La ligne du Bernina Express nous offre un parcours magnifique, tant technique avec les tunnels circulaires de l’Albula, que paysager avec le passage absolument spectaculaire vers le col de la Bernina à 2256m d’altitude. Nous longeons les lacs d’Engadine (le petit lac – lej Pitschen et lac Noir – lej Nair), ainsi que le lac Blanc – lago Bianco, barrage de 18 millions de m3, qui doit sa couleur aux eaux glaciaires offrant un contraste extraordinaire avec le glacier qui lui fait face. Ce dernier est également placé sur la ligne de partage des eaux et de la langue, entre affluent de l’Inn (la Flaz) et langue romanche au nord, et affluent du Po (le Poschiavino) et langue italienne au sud. Du Glacier du Morteratsch, dont la langue glaciaire provient du Piz Bernina qui a donné son nom à la ligne de train, au Glacier de Cambrena ou de Palù, les paysages nous transportent et nous émerveillent. Suit une longue descente vers le lac miroitant de Poschiavo, chef-lieu de cette vallée italophone le Valposchiavo, qui a pris le nom de sa rivière. Le passage sur le viaduc circulaire de Brusio ne laisse personne indifférent, et permet à cette ligne de descendre rapidement de 10 m sans l’usage d’une crémaillère.  Un nouvel exploit technique.

La ligne Albula/Bernina, de par ses exploits techniques et ses panoramas spectaculaires a été inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2008, et restera pour tous un souvenir extraordinaire, avec une météo à nouveau favorable à notre trajet. C’est au retour que nous rencontrerons une perturbation qui ne mouillera finalement que le toit de notre car, conduit de main de maître par notre chauffeur Philippe.

Il est presque triste de quitter un si beau canton, mais notre voyage finit par se terminer, avec des participants enchantés et qui, j’en suis sûre, penseront déjà à retrouver des paysages magnifiques lors de prochains voyages en Suisse ou ailleurs.